STAGE SET STAGE
SUR L'IDENTITÉ ET L'INSTITUTIONNALISME
PERFORMANCES, PROJECTIONS, CONVERSATIONS & ATELIERS
15 - 19 janvier 2014
Commissaire : Barbara Clausen
ENTRÉE LIBRE
STAGE SET STAGE présente une série de performances, projections, conversations et ateliers menés durant cinq jours par des artistes, des réalisateurs et des théoriciens engagés dans de nouvelles formes de recherche qui examinent, par l'entremise de la performativité, comment le genre et l'identité se manifestent par rapport à des lieux spécifiques et à l'institutionnalisme. Chacun de leurs gestes, actions et dispositifs de présentation – de l'image en mouvement au texte parlé ou chanté – questionne et explore les façons dont le Soi, en tant qu'entité contingente et construction culturelle, s'écrit et s'inscrit continuellement dans des contextes culturels, éducatifs, sociopolitiques et urbains.
MERCREDI, le 15 janvier 2014, 18 h – 21 h
Performance d’Adam Kinner et Jacob Wren suivie d’une conférence et d’une discussion avec Jeanne Randolph.
Différentes formes artistiques fonctionnent selon différents modes. On pourrait même penser qu’elles ont différentes personnalités, évoluant en parallèle les unes avec les autres. Certains aspects de ces modes sont liés directement à leur nature et à leur histoire, alors que d’autres sont de nature plus anecdotique. Pour leur première collaboration, Adam Kinner et Jacob Wren mettront l’accent sur les formes artistiques que sont la musique et le théâtre. Leur projet est né du simple constat que Adam a débuté sa carrière dans le secteur de la musique alors que Jacob a débuté la sienne en théâtre. Cela dit, ces débuts sont accompagnés par des questions, des ambigüités, des frustrations, des ambivalences, des joies, du ressentiment, des trajectoires, des remarques, des histoires, quelque chose qu’on pourrait appeler de l’expérience, des formations et déformations, des intuitions, de la panique, de la paranoïa, etc.
A Concise Summary of my Natural & Manufactured Life par Jeanne Randolph
JEUDI, le 16 janvier 2014, 17 h – 21 h
Programmation de films et discussion menée par Dorit Margreiter et Barbara Clausen au CCA, sur les manières dont le genre et l’architecture se rejoignent et se font écho dans les tensions qui traversent le champ des images fixes et en mouvement. Comprenant les films d’Oliver Husain, Josiah McElheny, Katrina Daschner, Wu Tsang et Dorit Margreiter.
Commissariée par Dorit Margreiter et Barbara Clausen
Au Théâtre Paul-Desmarais, CCA
1920 Rue Baile, Montréal
17h00 Introduction
17h30 Oliver Husain, (CA), Purfled Promises, 2009, 10 min
[http://www.husain.de/portfolio/purfled_promises.html]
Josiah McElheny, (US), The Light Club of Vizcaya: A Women's Picture, 2012, 30 min
[http://bombsite.com/issues/121/articles/6773]
[http://www.frieze.com/issue/review/josiah-mcelheny/]
Dorit Margreiter, (A), Broken Sequence, 2013, 8 min
[http://www.doritmargreiter.net/]
18h30 Conversation avec Dorit Margreiter
19h00 Katrina Daschner, (A), Parole Rosette, 2012, 8 min
[http://www.sixpackfilm.com/en/catalogue/show/2015]
Wu Tsang, Wildness, (US), 2012, 72 min
[http://www.wildnessmovie.com/news/tag/wu-tsang]
20h30- Discussion et conversation suivie d’une période de questions
21h00
Dorit Margreiter a développé une pratique artistique qui explore les façons dont l’art, l’architecture, le design, le film, les médias électroniques et la performance se correspondent et se font écho l’un l’autre. En lien avec les intérêts de l’artiste, ce programme de films revisite les relations qu’entretiennent le corps et les notions de genre avec la modernité – notions construites et reconstruites à travers les images photographiques et en mouvement. À l’occasion de STAGE SET STAGE, Margreiter traitera du contexte et de l’évolution de sa nouvelle œuvre, Broken Sequence, qu’elle a filmée récemment dans le paysage vernaculaire d’un parc d’amusement de type Disney en état d’abandon – et en même temps, pratiquement détruit – situé tout juste à l’extérieur de Beijing. Le film consiste en une séquence d’images fixes qui évoquent le passé et le présent grâce au traitement sonore que Margreiter réserve aux sons ambiants, en écho au conflit dissociant le paysage onirique ultime du capitalisme de la réalité communiste de ce site abandonné. Ce site, qui depuis une décennie ne parvient pas à sa pleine réalisation, a été utilisé par les fermiers et a servi de lieu de rencontre liminal pour les communautés gaies et transgenres.
VENDREDI, le 17 janvier, 18 h – 21 h
Performance de Maria Hupfield suivie d’une conversation avec Anne-Marie St-Jean Aubre et cheyanne turions.
Maria Hupfield présente le corps absent de l’artiste dans l’espace d’exposition. Par l’entremise de la performance, elle interprète une sélection de cartels employés comme partitions pour réintroduire la présence physique de l’artiste, unifiée à travers les différents lieux. La performance sera suivie d’une conversation avec Anne-Marie St-Jean Aubre et cheyanne turions, commissaire en résidence à SBC, abordant les stratégies d’engagement et de présence utilisées dans des expositions récentes, visant à répondre simultanément aux espaces d’altérité irréductible et d’incompréhension en évitant de les ignorer poliment ou de les instrumentaliser pour plutôt les reconnaître comme des espaces robustes et inconfortables, en prenant en compte les idées et histoires de la critique institutionnelle.
Conférence de Maria Hupfield ICI - UQAM
Mercredi, le 15 janvier 2014, 12 h 40
SAMEDI, le 18 janvier 2014, 15 h – 19 h
Conversation et démonstration avec Sharon Hayes à partir de ses œuvres Her Voice (2012) et
I Saved Her a Bullet (2012); projection de la vidéo de Andrea Geyer, Three Chants Modern, 2013, 25 min, suivie d’une conférence par l’artiste.
Conversation et démonstration par Sharon Hayes
Dans ses œuvres récentes, comme Her Voice (2012), Hayes examine et s’approprie des descriptions de voix de femmes tirées de journaux datant du 19e siècle jusqu’à aujourd’hui. Variant entre des comptes rendus sensiblement objectifs et des jugements critiques, ces citations révèlent les manières dont les voix sont évaluées et, par conséquence, les types de barrières qui sont imposées à l’individu. Implicites dans ces citations se trouvent des présuppositions sur le genre, un facteur qui joue un rôle important dans les relations complexes liant la prise de parole, sa réception et son interprétation. En évoquant les prises de parole par les récits de première main qui en sont faits, Hayes explore les tensions qui traversent l’écrit, l’oral et les voix incarnées.
Projection et conférence par Andrea Geyer
Three Chants Modern, 2013, 25 min :
« On ne deviendra jamais des êtres humains accomplis si l’on ne considère pas l’art comme une partie intégrante de la vie. »
- Katherine S. Dreier
Comment pouvons-nous repenser le temps? Comment pouvons-nous repenser sa forme, son autorité, sa structure? Comment pouvons-nous identifier et prendre conscience de l’idéologie et de la politique œuvrant au sein même de l’organisation du temps? Que faudrait-il pour rompre les structures existantes qui exercent un pouvoir sur le temps – afin de le libérer en invitant l’histoire à se révéler à nous elle-même sous de nouveaux dehors?
Abby Rockefeller, Lillie P. Bliss, Mary Sullivan (MoMA), Gertrude Vanderbilt Whitney, Hilla Rebay (Guggenheim), Helen Clay Frick, Katherine S. Dreier (Société Anonyme) sont les fondatrices des piliers institutionnels du Modernisme à New York. Ces femmes écrivaient, peignaient, pratiquaient le commissariat, organisaient, dessinaient, dansaient, chantaient, protestaient et faisaient des levées de fonds. Les biens nanties supportaient celles qui avaient une cause. Elles se rencontraient ou se croisaient à l’occasion des Salons, lors d’expositions, sur des bateaux naviguant sur l’Atlantique, dans des bars clandestins, lors de dîners et dans la rue. C’était leur travail qui en faisait des alliées malgré les différences de classes et de contextes culturels. Le futurisme, les réformes politiques, le féminisme, le cubisme, les moyens de contraception, le blues et le droit de vote des femmes étaient autant d’éléments qui les liaient inextricablement ensemble au sein d’une des périodes de création les plus excitantes du 20e siècle. Cela dit, Three Chants Modern ne propose pas seulement une révision historique du projet moderniste mais révèle avec insistance que le travail soutenu, l’esprit et les convictions ayant poussé ces femmes à créer un réseau fertile et étendu liant ensemble les arts, la politique, l’éducation et les réformes sociales portent encore fruits aujourd’hui lorsqu’on y regarde de plus près. Les œuvres invitent à repenser le temps afin de le découvrir sous la forme d’une entité non-linéaire potentielle qui nous entoure constamment.
DIMANCHE, le 19 janvier, 10 h 30 – 13 h
Projection et atelier avec Pablo de Ocampo : Lis Rhodes, Light Reading, 1979, 16 mm, 20 min, avec la permission de Lis Rhodes et LUX, Londres
Un déjeuner sera servi.
Lis Rhodes, Light Reading, 1979, 16 mm, 20 min, avec la permission de Lis Rhodes et LUX, Londres
La dextérité avec laquelle Rhodes travaille, et les manœuvres qu’elle effectue avec les techniques cinématographiques sont des constantes de son œuvre. Light Reading consiste, comme l’affirme Michael OPray, en un tour de force technique et esthétique qui repose sur un processus d’édition rapide, une panoplie de techniques et un script irrésistible questionnant et travaillant le langage. Les thèmes persistants que sont la répression et le prix de la rébellion sont ancrés dans cette voix elliptique et hypnotique… -- Gill Henderson, A Directory of British Film & Video Artists, 1996
Cette exposition est présentée dans le cadre du Programme Ciblé sur la Souveraineté de la galerie SBC.
SBC galerie d’art contemporain remercie le Conseil des arts du Canada, le ministère de la Culture et des Communications, le Conseil des arts de Montréal, la Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, le Centre Canadien d’Architecture, le Forum Culturel Autrichien et AXENÉO7.